I'm not a psychopath, I'm a high-functionning sociopath, do your research ! | Alexander

Alexander V. Donovan

Bonjour! Je m'appelle Alexander mais mes amis me surnomment Alex. Je suis né(e) à New York le 15/12/1984 et de ce fait j'ai donc 33 ans. Côté coeur, je suis célibataire, sachant que mon orientation sexuelle est hétérosexuel. J'appartiens au groupe Working Class Heroes. Je suis une personne Distante, Froide, Manquant de tact, Trop Franche; mais aussi méfiante, Secrète, Rancunière, Jouant trop souvent avec le feu.

- Nom ?
- Alexander V. Donovan.
- "V" pour ?

Je soupirais avec un air agacé. non mais c'est pas vrai. Qui avait bien pu me donner un crétin pareil ? Et en quoi tout ça pouvait bien le regarder ? Je n'étais pas un criminel, je n'avais tué personne. Et quand on y pensait, c'était tout de même paradoxal, d'avoir l'impression de subir un interrogatoire, là où l'on est censé vous écouter parler de tous vos déboires. Je le regardais, ne changeant pas cet air sur mon visage. Cet homme m'exaspérait. Mon médecin m'affirmait que j'avais besoin de lui. Moi, j'aurais aimé que ce ne soit pas le cas. Et pourtant. Je savais au fond de moi qu'il avait raison.

- Cela ne vous regarde pas.

Il retira ses lunettes, tentant de se donner un peu de contenance. Mais en y regardant de plus près et en prenant le temps de l'observer, il n'était pas si compliqué de desseller la nervosité sous-jacente, qui commençait à s'emparer de lui. Sans doute à cause de mon comportement, même si je ne voyais pas vraiment où pouvait être le problème, tant dans mes actes que dans mes paroles. Et très sincèrement, je n'en avais pas grand chose à faire. J'avais envie de sortir; et le plus tôt serait le mieux.

- Dites moi, docteur, elle est partie il y a combien de temps ?

Il me regarda, l'air hagard; plus hagard encore que durant les quarante cinq dernières minutes, et me lança:

- Je vous demande pardon ?
- Ne faites pas l'innocent; Votre femme. Elle est partie depuis combien de temps ?

Il resta stupéfait. Dans un sourire carnacier et heureux de mon effet de surprise, je poursuivis:

- Avant que vous ne me demandiez quoique ce soit... regardez votre annulaire: une démarcation blanche, alors que votre main est bronzée, ce qui veut donc dire que vous aviez une alliance jusqu'à il n'y a pas si longtemps que ça. Et puis la photo, là, sur votre bureau. Elle a été coupée, mais on peut clairement voir un bras féminin sur votre épaule. Vous vouliez donc une photo de vous avec vos enfants, mais pour autant, voir cette mystérieuse personne vous semblait difficile. On distingue légèrement un ancien pli, sur ce bras, à quelques millimètres du bord de la photo. Ce qui veut donc dire que vous l'avez découpé récemment... je pourrais même vous assurer que vous avez agi juste avant de me recevoir, aux vues du second morceau du cliché, dans votre poubelle.  Vous espériez donc sans doute jusque là, que la situation se règle et que votre famille ne reste soudée.. Alors c'est quoi ? Instance de divorce ? Oui, bien évidemment que c'est ça, vous tentez d'obtenir la garde de vos enfants, de convaincre votre femme de rester, je l'ai entendu tout à l'heure, lorsque vous étiez au téléphone. Non, ce n'est pas de l'indiscrétion. Vous parliez étonnamment fort, et j'ai pu sentir de l'énervement, dans le ton de votre voix. Donc ça ne doit sans doute pas se passer comme vous l'espériez.

Je me suis levé, sûr de moi, et lui adressant un énième sourire amusé, j'ai conclu, lui tendant la main, afin de serrer la sienne : Bon ! Je crois que c'est suffisant pour le moment, non ? Maintenant, si vous voulez bien, terminons, j'ai d'autres choses à faire.

Visiblement, il n'en crut pas ses yeux. Pourtant, ce n'était rien d'extraordinaire, seulement quelques petites observations élémentaires, dignes d'un enfant. M'avachissant sur mon siège, les mains croisées devant ma bouche tout comme à mon habitude lorsque je réfléchissais, j'attendais sa réaction. Finalement, il ne semblait plus vraiment accorder d'importance à ce "V" qui le dérangeait tellement. Pourquoi n'avais-je pas voulu lui révéler sa signification ? Tout simplement parce qu'il aurait pu mener cet homme à ma soeur. "V" Comme Vaughan.Alice Vaughan, enfant d'un juge et d'une avocate, et de quelques mois mon aînée. Pour elle, j'aurais pu donner ma vie. Voilà, pourquoi je ne voulais pas qu'on puisse remonter jusqu'à elle. J'étais un danger pour quiconque rencontrerait mon chemin. Cet homme en face de moi, aussi inintéressant puisse-t-il être, n'échappait bien évidemment pas à cette règle sordide. Pourtant, tout n'avait pas toujours été comme ça. Il fallait dire qu'enfant, j'étais plutôt du genre insipide. Discret, je passais inaperçu sans aucun problème aux yeux des autres gamins. Et ça m'allait très bien comme ça. Je n'étais pas du genre à vouloir sympathiser avec les autres, je n'en voyais pas l'utilité.Non, je préférais bien mieux être dans mon coin, m’intéressant à des tas de choses. Passionné de sciences, je passais mon temps à m'adonner, durant mon temps libre, à moult expériences. Mais... ce qui me plaisait par dessus tout, était de les observer. Là où personne ne voyait rien, il m'arrivait de trouver des trésors insoupçonnables d'indices sur la vie qu'ils menaient.

Ce don, je ne l'ai jamais perdu, décidant de le perfectionner encore et encore, jusqu'à ce qu'adulte, une fois mes études terminées, je ne devienne détective privé, accompagné de mon acolyte, Donovan. Lui et moi, c'était la connivence parfaite. Pas besoin de parler.On se comprenait sans un mot. Et à vrai dire, c'était assez plaisant, pour moi qui n'avais jamais aimé faire de longs discours... Et tout aurait pu rester ainsi encore longtemps. Je l'avais espéré sincèrement. Seulement voilà. On m'a enlevé mon ami alors que je m'y attendais le moins.Tué en pleine enquête. Je ne m'en étais jamais remis, faisant la promesse de retrouver ceux qui avaient bien pu faire ça. Je les tuerais de mes propres mains, je le jurais. Voilà pourquoi j'ai enquêté sans relâche sur sa mort, atterrissant aujourd'hui dans le gang présumé responsable de cette histoire. Bientôt, justice serait faite. Bientôt, Donovan serait vengé. Et moi, je pourrais reprendre ma vie de privé. Mais serais-je capable de continuer sans lui ? et surtout... serais-je prêt à fuir cette vie de truand qui ne me déplaisait pas autant que je tentais de le faire croire ?

Pour le moment, le problème était surtout de me débarrasser de ce psy des plus inutiles. Le reste arriverait bien assez vite...