*Année 2030*
Chapter one : How I met your BarneyLes enfants… Il est évident qu'après tout ce que j'ai pu vous raconter, vous savez beaucoup de choses sur mes relations avec tante Robin , oncle Marshall et tante Lily… Mais il reste encore quelques zones d'ombre sur votre oncle Barney, que je me dois de lever aujourd'hui maintenant que ma rencontre avec votre mère n'a plus de secrets pour vous.
Comme vous le savez, j'avais rencontré Barney en l'an 2000, dans les toilettes du McLaren's. Bien évidemment, il y avait bien mieux comme rencontre. Ce n'est pas le genre dont on se vante. Et pourtant, Barney aimait à le rappeler. A cette époque, je portais une barbe que je trouvais cool -avec le recul, elle me donnait simplement l'air d'un SDF qui aurait pénétré dans le bar par un soir de grand froid-, une veste noire bien trop grande, et un baggy, qui en toute franchise n'était pas plus ajusté à ma taille que cette veste, partie dans je ne sais quelle benne à ordures, à l'heure qu'il est.
En réalité, je ne me souvenais absolument pas de ce gars en retournant à la table où j'avais laissé Lily et Marshall. Pourtant, visiblement, lui, avait une meilleure mémoire que la mienne : à peine avais-je repris ma place devant mon verre, prêt à remettre ça, que celui-ci était assis à côté de moi, l'air serein, sûr de lui. Comme s'il avait toujours été avec nous :
-
Ted ! A-t-il lancé plein d'entrain. Un sourire en coin, l'oeil vif comme à son habitude, Barney mijotait quelque chose.Je ne le savais pas encore mais il avait placés tous ses espoirs en moi. Pour commencer...il attendit une réaction immédiate que je n'eus pas. Incapable de me souvenir, je me suis contenté de rester bouche bée, lui adressant un regard interrogateur d'homme saoul. Insistant, il a fini par poursuivre, d'un ton agacé :
-Barney ! On s'est croisés aux toilettes ! Je vais m'occuper de toi. Suis mes conseils, et tu verras, tout ira bien. Leçon numéro un… rase moi cette barbe. Elle est ridicule. Où est ton costume ?Incrédules, Lily et Marshall me lançaient des regards emplis de pourquoi, devenant des interrogatoires tout en sourdine. Seulement l'aveu silencieux que je leur fit -des yeux ronds comme des soucoupes, voulant dire « je n'ai aucune idée de qui est ce gars, ni de ce qu'il me veut, ne faites pas de geste brusque, il est peut être dangereux ! »-ne leur plu visiblement pas, à en juger par l'expression figée sur leurs visages : je n'en savais pas plus qu'eux, et en y réfléchissant un peu, j'en venais à regretter de m'être absenté. Je me serais retenu, si j'avais su quel genre de boulet allait traîner derrière moi, pour le restant de mes jours… Comme quoi les enfants : n'oubliez jamais qu'en l'espace de trente secondes à peine, votre décision d'agir ou non, d'aller aux toilettes ou de vous retenir, peut changer le cour de votre existence. N'oubliez jamais de faire les bons choix.
-J'ai pas de costume, mec. Lui ai-je tout simplement répondu espérant qu'il finisse par se lasser et ne décide de se trouver une autre cible. Bien évidemment, vous vous en doutez ce moment n'est jamais arrivé, et trente ans après oncle Barney et moi somme toujours très bons amis.
-Leçon numéro deux, acheter un costume ! A-t-il rétorqué sans me laisser le temps de réagir. J'étais resté stupide, prêt à entrer dans son jeu sans poser de question, étrangement curieux de ce que pouvait bien manigancer cet homme… Et je n'étais pas au bout de mes surprises.
Chapter two : You give love a bad nameLes années avaient passé depuis cet épisode. Et Barney était toujours là. Parfois pour notre plus grand plaisir. A d'autres moments, on aurait pourtant aimé qu'il fasse un break, ses frasques étant bien souvent gênantes, bien qu'ingénieuses. A dire la vérité, il m'arrivait de ressentir énormément de honte alors qu'il abordait toutes ces femmes, les persuadant tour à tour qu'il était chirurgien, vétérinaire, ambassadeur, ou encore amputé dont les jambes et ce qu'il y avait entre venaient tout juste d'être greffés… un miraculé, qui allez savoir comment, avait réussi à emballer, ce soir là.
Ce qui était fascinant chez Barney, était encore ses inventions, mensonges, et autres mises en scènes dignes de Broadway ou d'une superproduction hollywoodienne. Ce qui me faisait penser que s'il n'avait pas consacré sa vie à être un sacré connard au près de la gent féminine, il aurait très probablement pu devenir acteur. Au lieu de ça ? Il travaillait dans un grand bureau. Aucun d'entre nous ne savait réellement en quoi consistait son travail. Barney avait été embauché par Altrucell, cette société connue pour avoir inventé les revêtements jaunes, des balles de tennis. Altrucell n'était pas connu que pour ces raisons, finançant également de nombreuses actions nettement plus discutables, mais rapportant drôlement, comme… du trafic illégal d'armement dans plusieurs pays, ou encore, des puits pétroliers dans plusieurs parties du globe. Curieusement, ils préféraient qu'on les reconnaisse pour les balles de tennis. Et en ce qui concernait mon ami, tout était très vague. Ce que je pensais savoir, c'était qu'il devait signer à peu près n'importe quel papier, sans vérifier. Et de porter la casquette en cas de malversations dans l'entreprise… Une chose en revanche était sûre : il était extrêmement bien payé, mieux encore que Marshall, Lily, Robin, et moi réunis.
Devenu son copilote sans qu'il ne m'en aie réellement laissé le choix, j'ai passé de bonnes soirées, avec votre oncle Barney. Et bien que j'aie pu lui gueuler dessus, tempêter, bouder… je peux maintenant vous affirmer que grâce à lui, j'ai vécu. Pas seulement les meilleures années de ma vie, non. Jamais je ne me suis autant senti en vie que lors de ces virées nocturnes. On ne savait jamais comment la soirée allait se terminer. Pour lui, probablement entre les hanches d'une jeune femme croisée au hasard d'une rue, mais pour moi, cela restait à chaque fois une nouvelle aventure. Et ce parfum d'incertitude me plaisait plus que je ne voulais bien l'admettre… Le seul regret que je puisse avoir étant peut être de le voir, butiner de fleur en fleur sans jamais trouver la bonne. Barney pouvait affirmer le contraire, je le savais seul. Le coeur vide. Et bien que ses plans relevaient bien souvent du génie, il était inexorablement triste tentant de se battre contre ses démons intérieurs… Il me faisait de la peine, et je ne lui ai jamais avoué, sans doute par lâcheté.
Chapter 3 : New is always betterLes enfants… je vous ai dit avoir été lâche en ne disant jamais le fond de ma pensé à Barney. Mais en vérité, je tentais seulement de le protéger. Fallait dire qu'il avait déjà été assez malmené par la vie, il était inutile de lui ajouter une couche supplémentaire. Originaire de New York, il ne nous parlait que rarement de sa vie, et d'ailleurs aucun de nous excepté Lily n'avait jamais réussi à entrer dans son appartement . On ne connaissait donc que sa vie de séducteur à tendance nymphomane, son amour pour les costumes trois pièces qu'il portait même en pyjama -en revanche, jamais aux enterrements- et enfin, qu'il avait un salaire confortable. Le reste, je l'avais appris de moi même, en l'écoutant parler. Parfois à des femmes, parfois à nous. Ou encore le surprenant à se perdre à voix haute dans ses pensées, qui le reste du temps, nous étaient faciles à déceler, son regard le trahissant… Son frère et lui étaient nés le même jour, de deux pères différents. Je n'aurais jamais cru cela possible, et si on m'avait raconté un truc pareil, je serais resté perplexe. Pourtant, James et Barney n'avaient en commun que leur mère. Pour le reste, tout les opposait. A commencer par leur couleur de peau. Je ne sais toujours pas comment c'est possible, pourtant, James avait tout de l'afro-américain moyen. Barney, lui, tirait plutôt sur le mythe du parfait petit aryen. A croire que la nature avait bien plus le sens de l'humour qu'on aurait pu l'imaginer. Mais malgré leurs différences, James et Barney étaient soudés. D'ailleurs, James avait bien longtemps été le copilote de Barney, qui lui rendait la pareille. Ils n'avaient pas d'autre choix que de se serrer les coudes. Leur mère passait son temps à s'envoyer en l'air dieu seul savait où, et n'avait jamais été claire, au sujet de leurs pères respectifs si bien que Barney s'était mis en tête que son père était Bob Barker, le présentateur du juste prix.
Vous le croirez si vous le voulez, mais Barney n'a pas toujours été ce gars couchant avec toutes ces filles, et disparaissant sans crier gare lorsqu'elles s'absentaient ou dormaient. Lorsqu'il était à la fac, il rêvait de voyager. Le Nicaragua. Véritable hippie à dix mille lieues de ce qu'il deviendrait quelques années plus tard, il sortait avec cette fille… Shannon. Ensemble, ils travaillaient dans un café, en attendant d'avoir assez d'argent pour se lancer dans une quelconque œuvre humanitaire. Je pense sincèrement qu'il aurait pu devenir quelqu'un de bien, si cette fille ne s'était pas foutu de lui : pendant qu'elle le berçait, le persuadant de partager les mêmes horizons, elle sortait avec un homme, calvitie importante, costume cravate, bedonnant. Mais malgré ce manque de sex-appeal, ce type avait tout de même un avantage non négligeable : un compte en banque extensible.
Lorsque Barney s'en aperçut, ce fut un électrochoc. Sa mère, Shannon, elles étaient toutes pareilles. Et si décidaient de se conduire en prostituées, alors c'était ainsi qu'il allait les traiter. Il s'interdisait de s'attacher, et de ressentir un quelconque sentiment mièvre, transpirant la rose et l'arc en ciel. Ces conneries ? Ça n'existait que dans les contes de fées auxquels il avait trop longtemps cru, point barre. Triste histoire, hm ? Mais… qui sait. Peut être qu'un jour, il aura ma chance, et trouvera quelqu'un qui lui remettra les pieds sur terre...
Vous vous demandez sans doute pourquoi je décide de vous raconter toute cette histoire aujourd'hui. Eh bien… vous savez comme moi qu'il est parti, il y a de cela quelques années. Pas comme ce jour où il avait eu l'idée saugrenue d'aller à Phila et faire l'aller et retour en une soirée, juste pour draguer à l'aéroport. Cette fois-ci, c'est différent. Il ne reviendra pas. Et c'est stupide à dire, mais ses combines à deux balles, highfive et autres magouilles « hallu… attends la suite… CINANTES ! » me manquent encore terriblement.
Si vous pensez que les enseignements de votre oncle ne m'ont jamais rien apporté, c'est faux. Car j'ai toujours été impressionné par sa force de caractère. Aussi, tout comme lui « quand je suis triste, j'arrête de l'être, et deviens génial à la place. True story. »