mia - comme une enfant abîmée.

Mia Benett

Bonjour! Je m'appelle Mia Benett mais mes amis me surnomment Mia. Je suis née à Seattle le 28/11/1992 et de ce fait j'ai donc 25 ans. Côté coeur, je suis célibataire, sachant que mon orientation sexuelle est hétérosexuelle. J'appartiens au groupe Nice Guys Finish Last. Je suis une personne abîmée par la vie, instable, délicate, naïve; mais aussi rêveuse, simple, solitaire et discrète.

Les histoires s’enchainaient, les unes après les autres. Les prénoms de chacun m’échappaient tant il y avait de personnes autour de moi. L’espace d’une seconde je me suis demandé ce que je faisais ici, sur cette chaise, formant un cercle avec de parfaits inconnus. Les sourcils froncés, mon attention se détournait de la jeune femme qui racontait le récit de sa vie, pour se focaliser sur une ombre dans l’encadrement de porte. Mes yeux se figeaient de longues minutes, dans le vide et l’obscurité. « Mia ? Mia ? », la voix masculine, aussi lointaine me semblait-elle me fit sursauter. Mes yeux clignaient à plusieurs reprises comme s’il l’on venait de me réveiller de longues heures de sommeil. « Mia, tu veux bien te présenter au reste du groupe ? », m’adressait-il avec un sourire qui se voulait surement rassurant. Mon regard vagabondait d’un visage à l’autre, « Je .. Je suis Mia Bennet.. », balbutiais-je devant tout ses yeux rivés sur moi. Qu’est-ce qu’il voulait bien que je leur raconte ? Cette question tournait dans ma tête en même temps que mon regard voguait d’un visage à l’autre. C’est vrai après tout qu’est-ce que ma vie pouvait bien faire à tous ces gens ? Ils étaient tous là, avec leur lot de galères à quoi bon leur raconter les miennes ? Après tout, on ne se connaissait même pas. Que pouvait-il bien en avoir à faire que j’étais née à Seattle, que j’étais la seconde d’une famille de deux filles et enfant de parent divorcés ? Ca n’allait en rien améliorer leur situation et la mienne encore moins. Lorsque mes parents ont divorcés ma sœur a continué à vivre avec mon père tandis que je suis partie avec ma mère. Finalement, nous ne nous retrouvions que pour les vacances même si nous n’en étions pas moins proches. Avec le recul je me demandais pourquoi les juges avaient pris cette décision. Actuellement je le voyais comme un compris débile qui dirait que pour qu’aucun des parents n’y perdent on allait leur donner à chacun un enfant, un peu comme on le fait avec les meubles finalement. Ma vie n’avait rien d’intéressante, j’ai eu une enfance classique, quand bien même j’avais vécu la rupture de mes parents, j’ai été à l’école et on m’y à souvent reprocher mon manque d’attention, ce petit côté rêveuse qui me colle au basket depuis gamine. J’ai eu mon lot de déception amoureuse même si finalement, ça ne m’intéressait pas plus que ça. La seule chose que j’ai vécu comme un fardeau c’était le fait de vivre loin de ma sœur. Savoir que là-bas j’avais quelqu’un a qui je tenais et qui m’aurait évité bien des heures d’ennuies sans jamais pouvoir y faire quoi que ce soit. Alors si ma vie était si parfaite, qu’est-ce que je faisais au milieu de toutes ces personnes ? Pourquoi je devais leur raconter mes états d’âmes ? Et bien parce que j’ai perdu ma mère. La femme qui m’a élevée, celle dont j’étais proche, très proche. Et cette perte m’a énormément affectée. Pour tout vous dire j’étais persuadée de la voir, partout dans chaque instant de ma vie. Mais cette femme que je voyais ou que je croyais voir comme le disait mon psychiatre n’avait rien de ma mère. Elle avait ce fond mauvais que n’avait jamais eu ma mère. Alors sur les conseils de mon thérapeute, j’ai décidé de quitter la ville où l’ont vivait pour m’installée à Albuquerque. Une façon reprendre une nouvelle vie, de couper avec les fantômes du passés. Sauf qu’aujourd’hui, j’étais la dans cette salle, pour cette thérapie de groupe et elle aussi était là dedans moi droite comme un i et le regard mauvais. Un sentiment de panique s’emparait de moi et mes mains se resserraient autour de mes genoux. Je menais ma vie, quasiment normalement, je m’étais faite à cette présence aussi folle s’emblait-elle. J’exerçais mon métier et je parvenais parfois à en faire abstraction. Mais en période de crise tout prenait une tournure bien différente. La voix cet homme venait me tirer de mon état de panique. « Je suis Mia Bennet, et je vois ma mère morte partout ! », lançais-je avec colère après m’être sentie contrainte de dire les choses. Je me levais de ma chaise avant de quitter la pièce rempli de colère. C’était la première fois que je venais dans ce groupe et visiblement il avait déjà cerné la fille instable et lunatique que j’étais devenue depuis la mort de ma mère. « Bienvenue dans ta nouvelle vie Mia », me soufflait la voix de ma mère au creux de l’oreille …